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Une simple question de confiance

Une simple question de confiance

« Les conneries, c’est comme les impôts, on finit toujours par les payer » Michel Audiard

Pour faire taire les voix qui au sein du gouvernement remettaient en cause les choix économiques désastreux mis en œuvre, le binôme Président – 1er ministre a procédé à un remaniement à peine quelques mois après une recomposition du gouvernement. Il n’aura fallu que quelques jours pour qu’un nouveau couac survienne avec la démission de Thomas Thévenoud tout fraichement nommé secrétaire d’Etat. L’affaire pourrait prêter à sourire si elle ne comportait pas autant d’enjeux et de risques pour la situation du pays.

Monsieur Thévenoud, qui était précédemment député, et membre de la commission d’enquête « Cahuzac », n’était pas en règle au regard de ses obligations déclaratives. La moindre des précautions aurait été que ceux qui l’ont nommés s’assurent de sa probité. Lui-même aurait dû avoir la décence de refuser le poste se sachant en irrégularité (cette même décence absente dans certaines de ses déclarations [1] qu’il n’avait pas oublié de faire).

Pour la CGT Finances Publiques, il est encore plus problématique de l’entendre se défendre en indiquant n’avoir "jamais fait l’objet d’aucune poursuite judiciaire ou fiscale" : en pleine échéance d’impôt sur le revenu cela place une nouvelle fois la DGFiP et les agents qui y travaillent dans l’œil du cyclone. Cette absence de poursuites va nourrir l’idée de missions fiscales laissées en déchéance, ce que la CGT ne peut cautionner : si des latences existent, elles sont la conséquence des politiques de suppressions d’emploi qui frappent notre administration depuis plus de 10 ans, mettant à mal la bonne exécution des missions.

Moins d’un an après l’adoption des lois relatives à la transparence de la vie publique, cette situation remet de l’huile sur le feu dans une période où la crise économique qui pèse sur le quotidien des français nécessite pourtant de la sérénité au plus haut niveau de l’Etat. Ceci ne peut que faire le jeu des forces anti-démocratiques hostiles au monde du travail. La CGT ne peut que s’inquiéter d’une telle situation.

En 9 jours, et à travers ses nouveaux membres, ce gouvernement aura réussi le tour de force de critiquer les 35 heures, de remettre en cause le repos hebdomadaire, de s’attaquer violement aux privés d’emplois, et maintenant de venir écorner une nouvelle fois le contrat social qui entoure notre système fiscal.

Mieux, après un ministre fraudeur, en voilà maintenant un défaillant ! C’est à se demander à quoi servent les contrôles déontologiques… mais il est vrai, qu’ils ne s’appliquent qu’aux agents de la DGFiP. Pour la CGT Finances Publiques, il est anormal que l’exemplarité soit exigée des seuls agents de la DGFiP.

Au moins, le remplaçant qui vient d’être nommé au poste, aura eu la bonne idée de fournir une déclaration d’intérêt lisible et appuyée de documents justificatifs. Espérons juste qu’il n’ait pas omis quelque chose… et souhaitons simplement que le gouvernement, instruit par ces déboires, donnent à la DGFiP les moyens de remplir complètement ces missions.

Article publié le 6 septembre 2014.


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