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Pour les services publics -un article de l’Humanité du 31 mai sur la Creuse

Pour les services publics

Creuse. Là où des milliers de personnes s’étaient rassemblés le 5 mars pour défendre les services publics, le « non » atteint 61,94 %.

La Creuse, très mobilisée pour la défense de ses services publics, arrive dans le peloton de tête des départements qui ont voté « non ». Les Creusois ont rejeté le projet de constitution européenne à 61,94 %, avec une forte participation (près de 70 %). C’est en fait toute la région Limousin, traditionnellement très ancrée à gauche, qui a exprimé un « non » franc et massif (59,22 %).

Dans ce département rural, le « non » s’est essentiellement nourri de la mobilisation pour la défense des services publics. Le 23 octobre dernier, 263 maires donnaient l’alerte de manière spectaculaire en démissionnant pour protester contre le démantèlement des services publics. Le 5 mars, c’est dans les rues de Guéret que la colère s’est exprimée, avec une manifestation rassemblant plusieurs milliers de personnes. Ce jour-là, slogans et banderoles hostiles au traité constitutionnel se sont mêlés aux revendications sur l’avenir des services publics. Des boules-de-neige avaient alors accueilli la venue du premier secrétaire du PS, François Hollande. « C’est le 5 mars que le lien entre le projet de constitution et la question des services publics s’est cristallisé », analyse Philippe Madec, secrétaire du syndicat CGT du Trésor. Engagé à titre personnel dans le collectif départemental pour un « non » de gauche, le syndicaliste juge le résultat du référendum comme « un point d’appui pour poursuivre la lutte pour les services publics en milieu rural. »

Un examen approfondi des résultats révèle que c’est dans les villages dont les maires ont démissionné que le « non » est le plus fort. Il atteint par exemple 76,24 % à Lizières, dont le maire communiste, André Poupard, jugeait dans ces colonnes, le 22 mai dernier, que « ce traité constitutionnel porte en lui le germe de la destruction des services publics ».

Pour Bernard Defaix, militant d’ATTAC et coordinateur du collectif creusois pour la défense et le développement des services publics, ce résultat témoigne du fait que « la question des services publics est structurante et doit être au fondement d’une politique antilibérale ». Même analyse pour Daniel Dexet, conseiller général (PCF) de Guéret : « Ce " non " témoigne de l’attachement des Creusois aux services publics, au bien public, à l’idéal d’une France solidaire qui a marqué notre histoire. » « Il affirme haut et fort la volonté de concevoir, en France comme en Europe, un projet alternatif à celui du libéralisme », estime l’élu. Si le message est clair, le combat est pourtant loin d’être clos, comme le laisse présager l’inventaire qu’il dresse. « L’inspection académique projette, pour la rentrée prochaine, de supprimer dix-huit postes dans l’enseignement secondaire. Des projets de fermetures d’antennes EDF sont de nouveau à l’ordre du jour. Il manque deux milliards d’euros dans le secteur hospitalier pour répondre aux besoins de santé du département. » Reste que le verdict des urnes alimentera, à coup sûr, les futures mobilisations. C’est dans cette perspective que le collectif creusois pour la défense des services publics invite l’ensemble des forces ayant participé à la manifestation du 5 mars à une journée de réflexion le 25 juin prochain à Guéret (1).

Rosa Moussaoui

(1) Pour tout contact : catherine. jean9wanadoo. fr

Article publié le 1er juin 2005.


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