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Politique familiale : Un trou de 30 milliards !

S’adressant aux représentants des associations œ familiales, aux présidents et directeurs des Caisses d’allocations familiales, le Président de la République vient d’annoncer la mise en cause du financement des prestations familiales. Il confie en effet une mission à un parlementaire UMP pour examiner comment « décharger » les entreprises (privées et publiques) de 30 milliards de cotisations sociales allocations familiales, prélevées sur la masse salariale et qui constitue une partie du salaire socialisé des salariés de notre pays.

Il reprend les mêmes arguments éculés que ceux utilisés pour les 8 milliards de taxe professionnelle qui viennent d’être consentis à ces mêmes employeurs : les cotisations sociales « pénalisent la croissance et l’emploi », tout comme les salaires qui généreraient un coût du travail trop élevé…

Si ce nouveau cadeau devait être vraiment fait au patronat qui demande depuis plusieurs dizaine d’années la suppression des cotisations sociales, notamment Maladie et Famille, qui prendrait la relève de ce financement, l’Etat ? Si tel était le cas, cela sous-entend soit une hausse de la fiscalité, soit une baisse drastique des prestations familiales actuellement servies, soit la mise en œuvre de ces deux hypothèses. Quid de la politique familiale dont de nombreuses personnalités de notre pays s’enorgueillissent tant, à commencer par le gouvernement lui-même ! Au moment où le Président de la République annonce une baisse de l’impôt sur le revenu pour certaines catégories imposables, il enclenche une mécanique propre à augmenter les prélèvements fiscaux ou des pertes de droits sociaux, dommageables pour le pouvoir d’achat de la majorité des salarié(e)s.

Pour la Cgt cette annonce est d’une extrême gravité. Elle participe à l’entreprise de démolition de la Sécurité sociale, bâtie en 1945 sur des principes d’universalité et de solidarité, et qui ont fait la preuve de leur validité et leur efficacité, entre les personnes malades et bien portantes, les ménages ayant en charge des enfants et ceux qui n’en ont pas, les actifs et les retraités. La Sécurité sociale est aussi symbolique d’une certaine répartition des richesses et des services créés dont les salarié(e)s sont l’épine dorsale. Toute la politique prestataire, même si elle est largement insuffisante en direction des familles, est bâtie sur ces principes, leur remise en cause aurait des répercussions incalculables sur le niveau de vie des familles et constituerait une injustice majeure vis-à-vis des parents salariés.

Dans un tel cadre, les annonces présidentielles de mesures sociales favorables aux familles perdent énormément de leur crédibilité.

La Cgt fait depuis longtemps des propositions de réforme du financement de la Sécurité sociale, propres à ancrer ses recettes sur l’ensemble des richesses créées à l’entreprise. Elle propose un calcul modulé des cotisations sociales intégrant la valeur ajoutée de chacune des entreprises ainsi que leur comportement en termes de dynamisme d’emplois et de niveau des salaires. La Cgt reste donc demandeuse d’un accroissement des recettes de la Sécurité sociale qui ne se situe pas dans le cadre d’une déresponsabilisation des employeurs dans ce domaine. Elle affirme son désaccord total avec l’annonce qui vient d’être faite par le gouvernement.

Montreuil le 16/2/2009

Article publié le 16 février 2009.


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