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Rémunération des dirigeants d’entreprise les représentants des salariés doivent avoir leur mot à dire

Devant le tollé général que provoque la multiplication des annonces de parachutes dorées, de bonus… des chefs d’entreprises, surtout celles qui profitent des aides publiques, Laurence Parisot ose défendre ces pratiques scandaleuses.

Le Président de la République veut encore surfer sur la vague de mécontentements. Il s’en prend à la présidente du Medef et dit vouloir légiférer. Le geste paraît séduisant au moment où les statistiques officielles confirment que tout au long du mois de février, chaque jour des milliers de salariés ont perdu leur emploi ; au moment où la hausse du pouvoir d’achat et des salaires figure parmi les premières revendications des millions de travailleurs. Mais ce geste n’enlève rien au caractère anti-social de la politique de Monsieur Sarkozy et de son gouvernement.

Le scandale de la rémunération des chefs d’entreprises n’est pas nouveau ; il dure depuis déjà plusieurs années. Les discours du Président de la République, notamment sur l’esprit de l’entreprise, y ont largement contribué. Les salariés ne sont pas dupes. Ils n’oublient pas qu’à la veille des grandes manifestations du 19 mars, il répétait que sa politique était la bonne, qu’il n’était pas élu pour augmenter les impôts…

La volonté du pouvoir en place, pour contraindre les droits sociaux, réduire le coût du travail, alléger les prélèvements sur le capital et multiplier les allègements des charges fiscales et sociales, obéit totalement à la même logique que les pratiques scandaleuses de rémunération des dirigeants d’entreprises. Ces pratiques vont aussi de pair avec la stratégie désastreuse de distribution des dividendes au détriment de l’emploi et de l’investissement productif : plus l’entreprise est financièrement rentable à court terme, plus ses dirigeants sont rémunérés.

Cette cohérence explique le fait que lorsqu’il s’agit de nous, salariés, patronat et gouvernement nous comparent avec les salariés chinois pour nous culpabiliser, pour s’opposer à nos revendications. Mais lorsqu’il s’agit des dirigeants d’entreprises, ils les comparent avec ceux de Wall Street pour justifier ces rémunérations scandaleuses.

Ces rémunérations sont d’autant plus scandaleuses que les exonérations dont profitent les dirigeants d’entreprises sont à l’origine de pertes considérables pour la Sécurité sociale. La Cour des comptes évalue le manque à gagner à environ 6,5 milliards d’euros.

Il faut mettre fin à ces pratiques scandaleuses. Il faut soumettre la rémunération des dirigeants d’entreprises aux critères tels que l’évolution de la masse salariale, de l’investissement productif, de la valeur ajoutée. Il faut aussi établir une cohérence entre la rémunération des dirigeants et les salaires pratiqués dans l’entreprise.
Les représentants des salariés doivent avoir leur mot à dire sur la rémunération des dirigeants. Cela nécessite de renforcer les droits des comités d’entreprises et des élus de personnel dans les conseils d’administration et les comités de rémunération. Les représentants des salariés doivent avoir un droit de veto en la matière.

Les stock-options, les bonus… doivent être assujetties aux prélèvements sociaux et fiscaux au moins au même titre que les salaires.

Pour la Cgt, la rémunération des dirigeants, ses critères et ses limites, de même que la rémunération des actionnaires doivent faire l’objet d’un large débat avant toute décision politique.

Article publié le 30 mars 2009.


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