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Discours du ministre Darmanin du 11 juillet 2018
Le cadre est posé depuis quelques mois déjà avec les préconisations plus ou moins masquées du CAP 2022 sur la "rationalisation" de la Fonction Publique. D’autres annonces (présentées comme des analyses froides et indépendantes) ont été faites via le rapport de la Cour des Comptes sur l’avenir de la DGFIP. Le discours du ministre se veut serein et objectif : attitude désormais bien installée de l’idéologue néolibéral patenté qui prétend ne se soucier que du respect de la démocratie et de l’intérêt général. Le ministre confirme cependant certains points : importance de la mise en place du PAS, agence unique de recouvrement, expérimentations des agences comptables, fin des espèces à la DGFIP, détricotement des Douanes, investissements informatiques...
Le ministre essaye par ailleurs de rassurer en présentant une politique qui serait ainsi girondine (en opposition d’un jacobinisme) de déconcentration de proximité. Un retour à la nature pour les agents qui en ont marre de faire 1h 30 de route par jour !
On vide Paris pour remplir les banlieues, et on fait de même des métropoles vers les campagnes et le péri urbain.
L’agent creusois se sentirait presque rassuré de telles réformes : on ne va donc pas nous envoyer de force vers Bordeaux ou Paris. Que nenni ! C’est la ville qui vient à nous !
Mais qu’on se rassure tout de suite ! La proposition ne va qu’avec la destruction du réseau des petites trésoreries et d’une majorité de SIP/SIE ! Le ministre parle de Maison de Service Au Public : c’est la fin de la spécificité de nos missions ! Il parle également de permanences mobiles !
A l’heure où les facteurs remplissent des déclarations d’impôts moyennant finances, les agents de la DGFIP vont réaliser des tournées !
De plus, cette politique de déconcentration parait assez fantaisiste de la part d’un gouvernement qui ne renie pas les dernières lois sur les nouvelles organisations des territoires, type loi Notré, qui forcent au maximum la concentration géographique.
Pour conclure cette petite brève, qui ne se veut pas une critique exhaustive du discours ministériel (cela prendrait trop de temps et d’encre), on constate l’absence de chiffres de suppressions d’emploi alors même que de nombreuses fuites ont été relayées au niveau de grands médias régionaux et nationaux, et alors même que de nombreuses références à la suppression "inéluctable" se trouvent dans le discours.
Je me contenterai de citer M. Darmanin : "L’immobilisme comme la lâcheté devant l’effort, c’est au contraire ça qui tuera le service public".
Il est effectivement pour la mobilité, mais en ce qui concerne la lâcheté...
Article publié le 12 juillet 2018.