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Revenu, égalité, patrimoine.....

L’Insee a présenté à la presse, ce mardi 5 juin, la livraison 2018 de l’Insee Références bisannuel « Les revenus et le patrimoine des ménages ».

Cette publication fait le point sur les inégalités et la pauvreté en France, avec un recul historique de plusieurs dizaines d’années.

Pour plus de détails, voir l’Insee Références en ligne sur le site de l’Insee :http://www.insee.fr
Ci-dessous quelques extraits et commentaires :
Une meilleure situation relative des retraités.
• Le taux de pauvreté de ces derniers a diminué de plus de moitié grâce à l’amélioration des retraites et au minimum vieillesse. Parallèlement, la pauvreté des actifs (hors indépendants) augmente d’un tiers, en partie du fait de la hausse du chômage.
• Le fait marquant concerne surtout le développement de la pauvreté des familles monoparentales, dont les membres vivent sous le seuil de pauvreté dans près d’un tiers des cas.
• A noter que le niveau de vie médian en 2015 est inférieur à celui de 2008.

Globalement, le taux de pauvreté en 2015 reste supérieur d’un point à son niveau d’avant-crise.

Fait nouveau en 2015, les 55-64 ans ont un patrimoine inférieur à celui des 50-54 ans, et inférieur à celui des ménages du même âge en 2010.

Les 1 % des ménages les plus fortunés possèdent en moyenne 4,1 millions d’euros et concentrent 16 % de la masse totale de patrimoine.

La détention de la résidence principale est un critère déterminant dans les inégalités de patrimoine : le patrimoine brut médian des ménages propriétaires est 20 fois plus élevé que celui des ménages locataires.
Le patrimoine des 1 % de ménages les mieux dotés se décompose en un tiers de patrimoine immobilier, un tiers de produits financiers et un tiers de biens professionnels.
Début 2015, les 10 % de ménages les mieux dotés détiennent en moyenne 33 fois plus de patrimoine brut hors reste que les 50 % de ménages les moins bien dotés.

L’immobilier a joué un rôle prépondérant dans l’augmentation des inégalités sur la période 1998-2015.

La composante financière a contribué aussi, mais dans une moindre mesure, au creusement des inégalités.

Les très hauts revenus (1% de la population se situant au-dessus de 106 210 euros de revenu initial annuel par unité de consommation) ont des ressources très diversifiées. Ils gagnent en moyenne sept fois plus que l’ensemble de la population. Ils sont très dispersés : de 106 210 euros à près de 200 fois plus. Au plus haut de la distribution, 68 % des 0,1 % des personnes les plus aisées en 2014 l’étaient déjà en 2013 et 96 % appartenaient aux très hauts revenus.

Ils sont propriétaires et localement très concentrés en Île-de-France. Qui héberge 42 % des ménages des 1 % les plus aisés et 66 % des 0,01 % les plus aisés. 46 % de ce dix-millième le plus aisé de la population vit à Paris et 11 % dans les Hauts-de-Seine.
Les ménages à très haut revenu déclarent 30 % des revenus du patrimoine.
Les 1 % des ménages les plus aisés ont aussi des revenus du patrimoine à la fois plus fréquents et plus importants que le reste de la population. Ils perçoivent en particulier des dividendes (revenus de valeurs mobilières) élevés : 92 % en déclarent pour un montant moyen de 36 470 euros. Ce montant atteint 692 590 euros pour les 0,01 % les plus aisés.

Les ménages à très haut revenu déclarent aussi près de la moitié des revenus exceptionnels (principalement les plus-values de cession de valeurs mobilières), contre 2 % pour l’ensemble de la population.

Ce résultat est à rapprocher de la forte concentration du patrimoine en lui-même. Les 1 % de ménages les mieux dotés en patrimoine financier en 2015 en détiennent 32 % de la masse totale.

Il se confirme que les inégalités de patrimoine sont beaucoup plus marquées que les inégalités de revenus.

D’une part, ces inégalités de patrimoine sont globalement moins affectées par les impôts que les revenus (et cela ne va pas s’arranger au vu des mesures fiscales récemment décidées en France !). De plus, les inégalités de patrimoine contribuent puissamment à l’accentuation des inégalités de revenus, à cause des revenus de le propriété et de l’entreprise. Ces inégalités de revenus et de patrimoine se transmettent aux jeunes générations bien avant l’héritage (aide aux études puis à l’entrée dans la vie active, donations pour accéder à la propriété)

La concentration des revenus du patrimoine, et plus encore des plus-values de cessions de valeurs mobilières, indique que la spéculation demeure une source majeure de revenus. Du moins pour les détenteurs de gros patrimoines financiers qui sont mieux informés et mieux en mesure de peser directement ou indirectement sur le cours des actions que le petit ou moyen boursicoteur. La valeur ajoutée, créée dans l’économie par le travail est ainsi détournée et captée par les grands détenteurs de capitaux.

L’action redistributive des collectivités publiques (impôts, cotisations et prestations sociales, auxquelles il faudrait ajouter les services publics, notamment d’éducation et de santé) limite un peu les inégalités.
Jusqu’à présent du moins, en France...
Outre ses effets sociaux de limitation de la misère, cette redistribution contribue au maintien de la consommation et donc de l’activité, puisque ces ménages dépensent la quasi-totalité de leurs revenus.

Article publié le 13 juin 2018.


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