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Le coût exorbitant des inégalités entre les femmes et les hommes

La Direccte Hauts-de-France a financé une étude intitulée Le coût des inégalités professionnelles entre les femmes et les hommes en relation avec leurs diplômes. Un enjeu à 300 milliards d’euros par an ?
L’étude est réalisée par une équipe de chercheurs (économistes, sociologues). Elle est disponible sur Internet : http://hauts-de-france. direccte.gouv.fr/sites/hauts-de-france. direccte.gouv.fr/IMG/pdf/le_cout_des_ inegalites_version_internet-2.pd

Cet article de Nasser Mansouri Guilani a été initialement publié sur "la lettre économique de la confédération", n°26 de février 2018 :

Les principaux constats de l’étude sont les suivants :
1. Les inégalités professionnelles entre les femmes et les hommes ont, entre autres, une forte dimension écono- mique et monétaire. Leur dénoncia- tion et la formulation d’objectifs pour les réduire exigent donc du calcul et des indicateurs de cette dimension, notam- ment sur les coûts privés et publics de ces inégalités ;
2. Pour cerner et évaluer les inéga- lités économiques et monétaires, il est indispensable d’utiliser plusieurs variables non monétaires reflétant les multiples aspects des inégalités dans l’emploi et au travail ;
3. Les manques à gagner des femmes par rapport aux hommes du fait des inégalités professionnelles, ou « coûts » de ces inégalités pour les femmes, s’accompagnent de pertes collectives ou macroéconomiques pour l’ensemble de l’économie et pour les finances publiques (protection sociale et recettes fiscales) ;
4. Si prendre en compte « l’effet diplôme » ou « effet niveau d’éduca- tion » est essentiel, ce n’est que rare- ment le cas dans les travaux existants. Son oubli conduit à minorer les inéga- lités professionnelles, y compris moné- taires, dans des proportions devenues importantes.

UN MANQUE À GAGNER IMPORTANT

Tenant compte des manques à gagner pour l’ensemble des femmes (disposant d’un emploi ou non) et pour la collecti- vité (incidence sur le PIB, sur les cotisations sociales, les recettes fiscales), les auteurs chiffrent un manque à gagner global de l’ordre de 300 milliards d’eu- ros par an, soit environ 13,5 % du PIB en 2017.
La méthodologie et les données peuvent certes être discutées, mais cette étude permet de bien mesurer l’ampleur des dégâts engendrés par les inégalités professionnelles entre les femmes et les hommes et confirme la nécessité de lutter contre elles avec force.

Dans ce contexte, le lancement récent du site egalite-professionnelle.cgt.fr par notre organisation est incontestablement une avancée majeure.
Fruit d’un travail de longue haleine, ce site permet aux salariés et syndiqués de repérer les écarts de salaires et les inégalités professionnelles, et d’agir en exigeant la signature d’accords sur l’égalité, avec de véritables mesures concrètes. Un outil fort utile lorsque l’on sait que 60 % des entreprises ne respectent pas la loi et que seules 0,2 % d’entre elles sont sanctionnées.

Article publié le 7 mars 2018.


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