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Introduction à L’AG du 23 novembre 2018

Cher(e)s camarades,

Nous nous réunissons aujourd’hui dans ces locaux pour effectuer l’Assemblée Générale Annuelle de notre section. Cet instant est important car il représente le moment privilégié de notre démocratie interne, du compte rendu auprès des syndiqués des différentes actions menées l’année écoulée par les différents mandataires dans nos différentes commissions, le lieu pour élire les membres de la commission éxécutive dont la responsabilité au sein de la section est forte vis à vis des syndiqué-e-s, le lieu pour dessiner les grands axes de nos prochaines actions, en concertation avec le syndicat national, la fédération, les Unions Départementales et Locales et la CGT, et finalement le moment privilégié pour débattre tous ensemble de l’état de nos revendications sur tous les sujets syndicaux concernant l’ensemble des syndiqué-e-s et des salarié-e-s.

Le contexte politique international est aussi tendu, malgré les apparences, que l’année écoulée. Le rapprochement symbolique des 2 Corées lors des JO d’Hiver ne doit pas masquer la dangerosité intrinsèque d’un régime dont le meneur cherche à tout crin une légitimité internationale : tel un enfant, il arrête de menacer et réclame désormais des calins... Il suffit de voir l’organisation des 70 ans du régime dont l’arsenal nucléaire était le grand absent. Donald Trump est toujours au pouvoir et surfe sur une vague de prospérité économique qui ne devrait a priori pas durer, la guerre commerciale lancée avec la Chine et l’Europe mûrissant les conditions d’un futur krach boursier imminent, sans parler de sa volonté affichée de sortir des traités stoppant la dissémination nucléaire... Je passe sur l’arrivée au pouvoir d’un fasciste au Brésil et dont le programme forme l’inconscient politique des capitalistes : répression des oppositions, Etat policier, privatisations et destructions environnementales ! Pour autant, le vrai mur est écologique : le dernier rapport du GIEC démontre que nous ne sommes plus dans l’imminence de la catastrophe mais à l’intérieur ! Ne nous laissons pas aller pour autant à un pessimisme post apocalyptique digne des grands films catastrophes qu’Hollywood sait si bien nous vendre. La sortie d’un système capitaliste mondialisé et financiarisé qui nous donnera les moyens de remédier à ces problèmes déjà bien avancés est encore possible. En outre, le devéloppement d’une écologie punitive de type boboisé ne réglera en rien les problèmatiques de reconversion énergétique, laquelle ne peut être réalisée sans des soubassements idéologiques forts tels que la lutte contre les inégalités et la mise en commun de nouveaux moyens de production.

Le contexte politique national n’est pas plus réjouissant. La figure de Macron jupitérien commence à se lézarder des démissions ministérielles de grands noms médiatiques : la ligne écologique est brisée et la sociale démocratie du maire de Lyon s’en est retournée à ses amours provinciaux. 10 jours pour un remaniement et au final plus de tête d’affiche mais des lobbyistes ! Plus profondément, c’est l’affichage d’un mépris du peuple que Macron nous a offert cet été : l’affaire Benalla le démontre pleinement. Le Président de la République, se déclarant seul responsable et demandant, à qui veut l’entendre, qu’on vienne le chercher, témoigne d’une attitude hautaine insupportable en démocratie. Même pris la main dans le sac à reconstituer une milice privée à la Charles Pasqua, Jupiter reste droit dans ses bottes. Je dois préciser, malgré l’affaiblissement politique objectif que le gouvernement connaît, que l’opposition politique n’est clairement pas à la hauteur : les occasions ne manquent pas de dénoncer des agissements et des pratiques douteuses mais la récupération politico-médiatique est la plus souvent désastreuse. Il faut donc compter plus que jamais sur la jeunesse, les retraités, les travailleurs, les chômeurs, les migrants, les étrangers pour que la France bouge dans le bon sens. N’en déplaise à Macron, les gaulois ne sont pas réfractaires aux changements !

Macron propose sur le plan des réformes un véritable rouleau compresseur, édicté par une Europe libérale et soutenu par les Marchés. Il tape dans toutes les directions à la fois pour en finir avec le modèle social français, issu d’un compromis historique entre la gauche et la la droite. Il s’en prend désormais au système de retraites. Malgré les rapports confirmant la bonne santé du système, l’idéologue Macron veut faire table rase, en prétextant une recherche d’égalité et de simplicité dans la gestion des caisses de retraite par la création d’ un système par points. Celui-ci va se solder par une aggravation du niveau des pensions des plus précaires et des femmes, plus touchées par le temps partiel, et par une augmentation de la durée de travail pour arriver péniblement à une pension décente. Macron s’en est déjà pris au code du travail. Il veut maintenant réformer l’assurance chômage : devinez dans quel sens ? Une augmentation accrue des contrôles sur les chômeurs et un abaissement certain du niveau des indemnisations. En bref, une stigmatisation supplémentaire du chômeur dont on sait, "qu’il lui suffit de traverser la rue pour trouver du travail". 300 000 emplois vacants pour 5 000 000 de chômeurs : un élève de primaire est en mesure de comprendre l’impossibilité de résoudre ces problématiques qui ne reposent évidemment pas sur les frêles épaules des seules personnes en situation de chômage ! Et pourtant ce raisonnement absurde, qui consiste à pointer du doigt les chômeurs eux-mêmes, est vendu quotidienemment dans certains torchons nationaux dont les propriétaires sont les principaux porte-paroles d’un libéralisme décomplexé, à travers des reportages montrant les nombreuses difficultés d’entreprises en mal de recrues ! On regarde toujours par le petit bout de la lorgnette !

Ces réformes incessantes et l’augmentation générale des prix des produits de subsistance (chauffage, transport, nourriture) conduisent bon nombre de Français, parmi les plus fragiles, au bord de l’asphyxie. La révolte gronde en France et commence à sérieusement se manifester. Une partie du peuple parle et certaines de ses revendications sont parfaitement légitimes : il faut écouter la souffrance et ne pas la mépriser. Ne soyons pas dupes, certains propos et certaines actions peuvent rentrer en contradiction avec les valeurs que nous portons. Malgré cela, la CGT doit se positionner et éviter, autant se peut, de ni, faire le jeu du Front National, ni, faire le jeu du gouvernement.

Quid des fonctionnaires ?
Nous demeurons encore et toujours la variable d’ajustement des politiques publiques. L’objectif de 120 000 fonctionnaires est toujours dans le viseur des snipeurs gouvernementaux. Cette année, on prend 4500 suppressions d’emplois dans la figure ! Le point d’indice est toujours gelé. Le PPCR a beau être vendu par certaines organisations syndicales, certaines bonifications étant observables à court terme, force est de constater que les principaux transferts budgétaires vont toujours et encore aux mêmes ! Grandes fortunes privées et Grands patrons ! Son futur plan de contractualisation assorti d’une agence de reconversion des fonctionnaires sonne le glas de notre statut ! Darmanin veut se débarasser des fonctionnaires en leur promettant 24 mois de salaires et des indemnités chômage ! Nous espérons l’échec patent de cette mesure !

Quid de la DGFIP et de son avenir ?
Le rapport CAP 2022 est sorti en catimini, diffusé non officiellement. On retrouve tout ce que la CGT peut dénoncer au quotidien : libéralisation, suppressions et casse des statuts !
Le rapport technocratique de la Cour des Comptes, malgré son indépendance affichée, va bizarrement dans le même sens : suppressions, fusions, mutualisations... Je précise juste ici en aparté que l’indépendance est un concept bien souvent utilisé par le libéralisme ! On peut sérieusement se demander s’il ne s’agit pas d’un prétexte pour masquer les connivences !
Les vagues de suppression d’emplois continuent. Notre administration n’est toujours pas considérée comme prioritaire : pour autant, malgré les chiffres répétés de l’énormité de la fraude fiscale en France, rien ne se passe. Encore un scandale révélé au mois d’octobre sur une fraude massive orchestrée par les banques par du maquillage de dividendes : près de 50 milliards d’euros de manque à gagner qui devraient pousser à la réflexion nos dirigeants quant au déploiement de moyens proportionnés pour lutter contre cette gabegie ! Ça, c’est du pognon de dingue ! Volet gestion fiscale, les missions foncières du cadastre sont également mises en cause. L’arme de destruction massive est, je pense, réservée à la comptabilité publique. Une proposition de loi déposée le 3 octobre prescrit, tout simplement, la suppression de la séparation ordonateur comptable en comptabilité locale, réservant à la DGFIP un simple rôle de commissaire aux comptes. L’expérimentation des agences comptables va très certainement se généraliser, avec l’appui de quelques parlementaires... C’en serait ainsi quasiment fini de la DGFIP comme administration de réseau ! Volet conditions de travail, les réformes sur les instances syndicales de la loi travail dont je parlais en introduction l’an passé sont actés dans les groupes de travail sur le sujet à la DGFIP. La fusion des CHSCT et des CT aura bel et bien lieu ! Encore une perte en matière de dialogue social et de protection des agents !

La situation creusoise est à l’image de la situation nationale.
2 postes vont fermer et de nombreux établissements hospitaliers vont être transférés au 1er janvier 2019. Le poste de Chambon sur Voueize n’est finalement plus retenu dans la liste des suppressions. La Direction a également acté la fusion des SPF au niveau départemental. Par ailleurs, le pire est à venir. En effet, l’expérimentation des fusions de départements concernant l’ancienne région Limousin dont la CGT a, la première, dénoncé le projet, va bel et bien se réaliser sous une modalité ou une autre. Les directeurs crient au mensonge concernant la fusion. Pour autant, des réflexions sont bel et bien en cours dans nos départements pour imaginer de nouvelles implantations. Nous en avons eu une nouvelle preuve à travers la diffusion de la lettre de Darmanin datée du 8 octobre à destination des préfets de région sur ce sujet précis, avec calendrier à la clef ! Imaginez bien que cela signifiera moins de postes comptables, moins de SIP/SIE, fusion des SPF et diminution drastique du nombre de villes accueillant les services publics financiers.

Devant de telles difficultés, la section CGT creusoise doit continuer à se battre pour les salarié-e-s et les syndiqué-e-s et ne rien lâcher sur les suppressions d’emploi et de postes comptables, sur les missions abandonnées ou transférées, mais également sur les conditions de vie au travail. Tout cela, on doit le réaliser, dans la mesure du possible, dans la plus grande concertation avec le syndicat national, dont nous ne sommes, je le rappele, qu’une émanation locale, et aussi avec notre Union Locale Guérétoise et notre Union Départementale Creusoise : car tous les combats doivent se mener ensemble.

Article publié le 26 novembre 2018.


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