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Management : le « serre-vis » à la carte

Ce terme de management est très à la mode au sein de notre administration depuis quelques années.
Quelle est donc la réalité qu’il recouvre ?
Pour quelle raison sa place est-elle devenue aussi importante ?

Dans son sens commun, ce mot signifie la conduite ou la direction des relations humaines à l’intérieur d’un collectif. On lui associe fréquemment la notion de gestion.

La mise en pratique de cette idée a été introduite progressivement dans l’administration à l’instar de ce qui existait dans le secteur privé.
Comme toute mesure nouvelle, elle a connu des exceptions et progressivement des dérives.
Aujourd’hui, nos directions (générale ou locales), appliquent avec zèle toutes les consignes liées à leur perception du management.

Il va de soi que la première d’entre elles concerne la division des personnels afin de mieux asseoir l’autorité. D’autres peuvent prendre la consistance d’allusions sur la vie privée des employés. D’autres encore profèrent la menace ou l’intimidation. Tout va dépendre des personnes auxquelles on s’adresse, de leur fragilité supposée ou non, de leur capacité à se rebeller ou à se défendre.

En ce qui concerne les futurs encadrants, la première tâche consiste à les faire entrer dans un « format compatible » à cette notion en leur faisant comprendre que tout écart serait mal venu voir intolérable à ce niveau.
Dans ce contexte, le terme de management ne semble pas avoir intégré le principe de connaissances liées à la profession. En effet, force est de constater que l’encadrement managérial que nous subissons ignore la réalité du terrain et les difficultés quotidiennes diverses et variées pour accomplir correctement son travail.

En fait, le management actuel relève plutôt du culte de la performance, du championnat des indicateurs ou des ratios, de l’abus du reporting, de la course effrénée au toujours plus et toujours plus vite.
Il se traduit également par une forme de sacerdoce qui confère parfois à la servilité.
Ainsi, les cadres intermédiaires se trouvent coincés entre le marteau et l’enclume, soucieux d’une part de ne pas déplaire en appliquant les méthodes managériales qui leur ont été inculquées mais conscients d’autre part des nuisances qu’elles génèrent sur la base laborieuse.

Cet environnement n’est pas propice au développement humain car il engendre le mal-être, le stress, la maladie parfois et surtout il fait perdre la confiance en soi. D’ailleurs, nombre d’observateurs (sociologues, économistes..) affirment que le résultat obtenu par ces méthodes aboutit à l’inverse du but recherché.

Afin d’affirmer sa bienveillance à l’égard des agents, l’administration a instauré des structures telles que le tableau de bord de veille sociale, les fiches codir…
En réalité ces « amortisseurs sociaux » ne sont souvent que des coquilles vides qui ne servent qu’à la communication interne ou externe et ont surtout pour vocation de légitimer une facette soi disant sociale du management.

Pour conclure, nous constatons que le milieu professionnel que nous connaissons s’est déshumanisé. Ce qui a pour conséquence première une forme de désaffection du travail, travail qui est plus ressenti comme une « obligation alimentaire » que comme une forme sociale d’épanouissement.
La seconde conséquence qu’il convient de bien assimiler, c’est que la « lutte des classes » n’a jamais été aussi présente n’en déplaise aux bien pensants qui prétendent régulièrement le contraire.

A bon lecteur et bon entendeur salut !

N°12_déc_2012

Article publié le 7 décembre 2012.


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