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Retraites : on nous prend pour des gogos ?

On nous dit que le régime vieillesse est en déficit de 10 milliards d’euros aujourd’hui, qu’annuellement ce déficit se creuse de 1,5 à 4 milliards.

Mais considérons d’autres chiffres :

 12 milliards d’euros sont passés en bouclier fiscal
 8 à 11 milliards d’euros sont passés en exonérations, ce qu’on appelle des cessions d’actifs. C’est un peu compliqué, mais en gros ça équivaut aux cadeaux qu’a fait Nicolas Sarkozy aux actionnaires
 65 milliards d’euros sont allés directement dans les poches des entreprises sans qu’on en contrôle les objectifs en terme d’emplois, de salaires et de formation.

Qui peut raisonnablement croire que les français travailleront jusqu’à 62, 65 voire 67 ans, puisque les entreprises licencient dès 55 ans (l’âge moyen actuel de cessation d’activité étant de 58 ans), ou mettent les séniors en préretraites (voir encadré ci-dessous) ?

En vérité, de l’aveu même de Mme Parisot, on veut abaisser le niveau de la retraite par répartition et pousser les salariés vers l’assurance privée, vers des retraites par capitalisation. Or on ait que ce système a échoué partout où il a été mis en place : ainsi aux Etats Unis, les retraites ainsi acquises sont si faibles que des personnes âgées de 70 ans et plus se remettent à chercher des petis boulots !

Des solutions existent !
 Mettre en place des cotisations sur les produits financiers, au même taux que les salaires : cela résoudrait 4 fois le problème des retraites ! N’est-il pas normal après tout de demander à ceux qui ont plongé le monde dans cette crise et à qui on a filé des milliards et des milliards, de rendre maintenant la monnaie de leur pièce ?
 Mettre en place de même des cotisations sur les heures supplémentaires
 Interdire les paradis fiscaux
 Interdire les plans sociaux qui s’appuient sur les départs prématurés des séniors
 Supprimer le bouclier fiscal

L’abus des préretraites des sociétés !

Peut-on repousser l’âge de la retraite à 62, 63 voire 65 ans, si dans le même temps les entreprises vous mettent à la porte dès 55 ans ? Xavier Darcos a tapé du poing sur la table contre ces grandes entreprises, parfois très riches, comme TOTAL et tout récemment SANOFI, qui organisent ainsi des charettes de séniors.

Officiellement on appelle ça des plans de sauvegarde de l’emploi. En décodé, il s’agit de plans de suppression d’emplois, avec comme cible privilégiée les séniors. Pour cela, rien de plus facile : on offre un petit pactole de départ pour les salariés les plus âgés, et voilà comment la France affiche le taux d’emploi le plus faible en Europe chez les 55-64 ans : seuls 38 % travaillent, c’est évidemment une base de départ très faible quand on nous explique qu’il va falloir travailler plus longtemps !

Mais le pire dans cette affaire, c’est que ces formules de préretraites sont financées et donc encouragées par la Sécurité Sociale, puisque les indemnités de départ sont nettes de charges sociales. En clair, la Sécurité Sociale paie pour accroître ses propres déficits ! On comprend l’absurdité du système. Bien sûr cela nécessite de changer les mentalités et de considérer le sénior comme un salarié expérimenté plutôt qu’un vieux qui coûte cher, peu productif et peu flexible. Les politiques s’y emploient dans tous les cas. BNP PARIBAS avait visiblement envisagé une formule de préretraites pour les salariés séniors avant de finalement y renoncer. Affaire à suivre donc…

Article publié le 3 mars 2010.


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