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Pourquoi ne pas faire grève ?

C’est lassant de perdre une journée de travail alors que le pouvoir d’achat baisse, que le prix de l’essence est prohibitif, que la plaquette de beurre vaut de l’or, que le yaourt va dépasser celui du caviar, qu’on n’ose plus aller chez le coiffeur car devenu un luxe et que les vacances ne se feront qu’à la dernière minute avec « partirpascher.com » alors que le Gouvernement, serti de bijoux ou de montres Rolex nous rit au nez en se tenant la panse remplie de cochonnailles.

C’est pénible de voir toutes ces actions, manifestations qui n’aboutissent jamais à ce qui est revendiqué.

Alors pourquoi faire grève ? Nous sommes fonctionnaires, nous sommes privilégiés, pourquoi braire alors que le malheur frappe l’existence du voisin, le malheureux qui vivait du pneu, de la Peugeot ou de la Citroën ? Ne nous plaignons pas, c’est vrai.

Toutefois, si on le regarde bien le malheur, il a l’allure d’une tornade qui se dirige droit sur notre maison en parpaings. On les aime bien nos parpaings. On les a posés un par un, on les a mérités, on les a décorés, on a planté tout autour. On s’y sent à l’abri. Tellement bien.

Mais l’Administration va subir une cure d’amaigrissement et ce, sans attendre l’été et elle ne compte pas s’arrêter à la taille mannequin. Elle va être limite anorexique ; le grand méchant loup veut la bouffer notre Administration. Comment ? La liste est loin d’être exhaustive et n’en est qu’à la préface.
 On ne remplace pas d’adjoint par-ci arguant qu’un contrôleur principal peut remplir ce rôle. On se demande alors à quoi servent les A ? On peut aussi s’interroger sur l’utilité des B puisqu’on les remplace par des C. Alors, on est enclin à se demander si un jour, on ne sera pas balayé sans remerciement, remplacé par notre voisin ex-Peugeot qui sera réduit à vendre sa capacité de travail moins cher que nous ?
 On amenuise les activités pour les rendre inutiles, décourager les agents et supprimer sans état d’âme un service. Parallèlement, on noie d’autres services sans leur fournir les agents nécessaires. C’est l’étranglement.
 La fusion ? La belle affaire ! On nous a promis un déroulement de carrière d’une direction à une autre sans passeport. Mensonges et calembredaines ! Les frontières sont bien gardées et gare au pas de travers.
 On nous a fait miroiter une harmonisation des salaires ? On dirait plutôt qu’ils ont jeté trois grains de maïs pour nourrir un poulailler de 300.000 volailles. Bagarre chez les poules ! Qui a quoi, cot-cot ? « Moi j’ai eu un grain dit la pondeuse dans l’assiette ! Pas moi, répond la recouvreuse de vers. Paraît-il que j’ai déjà une prime à la gadoue ». Jolie stratégie pour détourner l’attention sur un geste mesquin.

... Et ils se marrent là-haut, le ventre toujours aussi gros, les bretelles tendues et les mains potelées.

Faire grève, c’est ne pas accepter ce qui se passe et se trame dans l’ombre. C’est garder son destin en main. Et c’est également soutenir le combat dans lequel 60 millions de français (moins une poignée de cancrelats du Gouvernement) sont plongés depuis le couronnement de Bonaparte III.

Article publié le 18 mars 2009.


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