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- Billet d’humeur (PDF - 124.4 kio)
De l’art d’avoir du monde aux vœux et à la galette …
Le directeur aurait-il peur d’avoir peu de monde pour “ partager la traditionnelle galette des rois ” le 30 janvier prochain ? On peut légitimement se poser la question. Pour s’assurer d’une certaine présence, il suffit de faire preuve d’imagination.
Pour commencer, un mail d’invitation à la galette est adressé à tous les agents pour le 30 janvier. Les agents doivent confirmer leur participation à cette réunion par retour de courriel. Logiquement, qui ne dit mot s’abstient.
Mais pour rassembler du monde, il existe une autre méthode.
Dans la foulée, tous les cadres A et A+ ont reçu un autre mail les informant qu’une convention associant tous les cadres A était organisée le 30 janvier et que la réunion serait suivie de la cérémonie des vœux.
A noter que l’an passé, la pratique était identique. Seul le nombre de cadre A différait puisqu’il s’agissait d’une réunion des RUT (responsable unité territoriale). Il sera donc plus important cette année.
Quelques jours plus tard, un mail adressé aux cadres A rappelle qu’ils doivent participer à cette convention et que l’après midi se déroulera sous forme d’ateliers. Près de 70 cadres A répartis en 4 groupes. Pensez donc cela peut en faire du monde aux vœux et à la galette ! ! !
Les cadres A sont invités à préparer cette réunion. Ils se pencheront sur la thématique “ comment être plus efficace collectivement dans un contexte d’exercice des missions contraignant sur le plan des moyens budgétaires et humains ? ”. Autrement dit comment faire mieux avec moins de moyens humains notamment. Nous constatons encore une fois que les moyens budgétaires passent avant les moyens humains !!
“ Quatre leviers ont été identifiés comme éléments de réponse à cette problématique :
L’organisation du réseau
Le pilotage des missions
Le soutien aux cadres de proximité et à leurs équipes
La numérisation ”
Il est indiqué que l’objet de cette convention est de recueillir leurs observations en les associant à la conduite des orientations stratégiques.
Tiens donc ! ! ! L’expression “ démarche stratégique ” n’est pas prononcée. Du grand art ! ! !
Nous avons bien un avis sur l’éventuelle réduction de moyens humains et par conséquents financiers. L’exemple devant venir de la DGFIP, on peut imaginer la suppression de postes de hauts fonctionnaires (dans les départements et à Bercy) qui sont, souvent, rémunérés bien plus que le Président de la République.
Pourtant, il nous faut être raisonnable et comprendre que, dans un pays où fraude et évasion fiscale avoisinent les 80 milliards d’euros par an, où l’on va distribuer sans contrôle un Crédit Compétitivité Emploi annuel de 20 milliards et où les distributions de dividendes ont dépassé depuis belle lurette le niveau de l’investissement productif (250 milliards annuels contre 220) l’effort doit être porté par les salariés et les agents du service public.
Pour revenir à notre galette, il fût un temps (pas si éloigné) où les relations humaines qui prévalaient dans le cadre professionnel suffisaient à elles seules pour susciter l’adhésion d’une majorité de personnes aux manifestations conviviales organisées. Il n’y avait nul besoin d’artifice ou de contrainte.
Ainsi, la question que nous devons tous nous poser est : que s’est-il donc passé pour en arriver là ?
Article publié le 27 janvier 2014.