vous êtes ici : accueil > Actualités > Générales

Vos outils
  • Diminuer la taille du texte
  • Agmenter la taille du texte
  • Envoyer le lien à un ami
  • Imprimer le texte

"Le plan d’urgence en rajoute dans l’insécurité sociale"

"Le plan d’urgence en rajoute dans l’insécurité sociale" Interview de Maryse Dumas pour Libération

Avant l’examen des six ordonnances pour l’emploi par le Conseil des ministres, Maryse Dumas, Secrétaire confédérale de la CGT, revient sur l’opposition des syndicats à ces textes.

Comment comptez-vous organiser la mobilisation syndicale ?

Dès l’annonce des ordonnances, la CGT a appelé à la mobilisation, notamment les 21 juin et 5 juillet. Aujourd’hui, nous proposons à toutes les organisations syndicales de décider ensemble de puissantes mobilisations unitaires dès la rentrée. Aucun des sujets qui ont motivé les actions (sur les salaires, ndlr) des 5 février et 10 mars n’ont trouvé réponse. Au contraire, le plan d’urgence du gouvernement en rajoute dans l’insécurité sociale. Il y a une forte attente à l’égard du mouvement syndical pour concrétiser des mobilisations et des acquis sociaux sans dépendre du calendrier politique électoral. Les salariés des PME, particulièrement visés par les ordonnances ont encore plus besoin que les autres de mobilisations nationales unitaires car c’est souvent leur seule possibilité de se faire entendre. Quant au MEDEF, sa nouvelle présidente a aussi besoin de savoir que les salariés ne sont pas dupes du changement de forme opéré à la tête de l’organisation patronale. Ce n’est pas la destruction du code du travail qu’exigent les salariés, mais une amélioration des salaires de l’emploi et une sécurité sociale professionnelle.

Votre opposition est donc globale face aux six projets d’ordonnances ?

Ce projet a une cohérence d’ensemble : il ne vise pas la croissance et la création d’emplois, mais de nouveaux moyens à la disposition des employeurs pour développer la précarité du travail. IL ne vise pas la diminution du chômage mais le dégonflement des statistiques en faisant tourner plus de monde sur un nombre de postes de travail inchangé. Il répond aux exigences sempiternelles du MEDEF. Enfin, exclure les jeunes de moins de 26 ans du calcul des effectifs est une forme de mépris inqualifiable et obliger les chômeurs à accepter des emplois inférieurs à leur niveau va pousser l’ensemble des salaires vers le bas. Le pays va souffrir des nouveaux cadeaux sans contrepartie accordés par le budget de l’état au patronat.

La méthode des ordonnances relève-t-elle d’un refus de compromis avec les syndicats ?

Un refus concertation c’est sûr ! Le gouvernement s’assoit sur l’engagement solennel qu’il avait pris, avec la loi du 4 mai 2004 sur le dialogue social, de ne procéder à aucune réforme sans négociation préalable avec les partenaires. Ses ordonnances sont contestées par toutes les organisations syndicales de salariés. Elles font, par contre, le bonheur des organisations patronales. Tout un symbole ! La procédure d’urgence n’est pas une preuve de force de la part du gouvernement, cela démontre, au contraire, le caractère illégitime et impopulaire. Car, plus encore que les syndicats, c’est surtout l’Assemblée qui est méprisée.

Propos recueillis par Stéphane Alliès Interview reproduite avec l’aimable autorisation de Libération. Tous droits de reproduction et de diffusion réservés au journal.

Article publié le 5 août 2005.


Politique de confidentialité. Site réalisé en interne et propulsé par SPIP.