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Fusion Suez - Gdf Jean-Christophe Le Duigou : Les arguments de la CGT portent auprès des députés

Ne craignez-vous pas que le gouvernement réussisse à convaincre les députés UMP de soutenir son projet de fusion entre GDF et Suez ?

Je ne crois pas que le groupe UMP soit prêt à passer outre les engagements qu’il a pris il y a deux ans sur le maintien de l’Etat à au moins 70 % dans GDF, encore moins à enclencher une privatisation qui poussera les prix du gaz à la hausse. La majorité est confrontée à une réalité simple : en douze mois, les usagers viennent de subir 23 % de hausse de leur facture de gaz. Un recul du contrôle public au profit d’une logique de rentabilité financière ne pourra qu’amplifier le mouvement. La solidarité reculera. Je ne vois pas par exemple comment Gérard Mestrallet pourrait répondre aux exigences de ses actionnaires en maintenant un tarif commun à tous les usagers du gaz. Et puis, en quoi l’intégration de GDF à un holding financier, ce qu’est Suez, fait-elle un projet industriel qui tient vraiment la route ? Les arguments de la CGT contre la fusion portent auprès des députés. Les PDG des deux groupes n’ont pas vraiment convaincu lors de leur audition à l’Assemblée nationale, il y a une semaine. Le débat a mis en lumière la faiblesse de leurs arguments. Leur campagne de communication se résume à une idée : l’effet de taille induit par la fusion suffirait à résoudre le problème de l’approvisionnement énergétique de la France. C’est un peu court !
C’est pourtant aussi votre argument pour demander une fusion de GDF avec EDF...
Vous ne pouvez pas résumer ainsi nos propositions. Elles s’articulent autour de trois principes : une politique européenne de l’énergie qui ne peut être soumise à la logique concurrentielle ; un pôle énergétique public français, la question n’étant pas celle de sa taille, mais bien que la puissance publique maîtrise sa gestion ; enfin, pour mettre Suez à l’abri des convoitises, un renforcement de l’actionnariat public en son sein.

N’avez-vous pas là surtout le souci de préserver les intérêts des salariés d’EDF et GDF, fût-ce au détriment de ceux de Suez ?

En quoi évoquer un renforcement du contrôle public de Suez a-t-il quelque chose d’incongru ? On l’a bien vu pour Alstom lorsque l’entreprise était menacée. En Allemagne, la distribution de l’eau est contrôlée aux deux tiers par des entreprises publiques territoriales et Angela Merkel s’en satisfait.

Que compte faire la CGT si le gouvernement persiste et signe en septembre ?

Notre fédération de l’énergie a déjà pris des dispositions pour la rentrée (NDLR : avec FO, elle lance le 7 septembre une consultation des salariés de GDF). Mais en tant que confédération, nous entendons aussi engager une démarche auprès du public. Pourquoi ne pas inciter les usagers et citoyens à signer une pétition nationale contre la hausse du tarif du gaz et de l’électricité et la privatisation de Gaz de France ?

Pensez-vous vraiment que cela puisse suffire à convaincre le gouvernement ?

J’espère que le conflit du CPE aura servi de leçon. S’il reste tenté par un passage en force, je conseillerai au gouvernement d’y réfléchir à deux fois. A faire trop pression sur les députés, il ne court pas seulement le risque d’un affrontement avec les agents d’EDF et de GDF mais d’un face-à-face avec l’opinion publique dont la majorité devra assumer les conséquences.

PROPOS RECUEILLIS PAR LEÏLA DE COMARMOND

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Article publié le 27 juillet 2006.


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