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Un article du 5 mai de l’Huma parle de la lutte du lycée de St Vaury

 ?? Saint-Vaury, l’ ??tat creuse la tombe du lycée pro

Depuis trois mois, l’équipe éducative du lycée professionnel Louis-Gaston-Roussillat, en Creuse, lutte contre la disparition programmée de deux CAP et d’un bac pro à la rentrée prochaine. Une décision susceptible de toucher 240 élèves.
Ils se surnomment parfois les « irréductibles ». Manière de bien faire comprendre que cette bataille-là, ils ne la lâcheront pas facilement. Depuis trois mois, enseignants et parents d’élèves du lycée professionnel Louis-Gaston-Roussillat, à Saint-Vaury (Creuse), enchaînent les mobilisations pour dénoncer la disparition, à la rentrée prochaine, de trois sections soit au total 240 élèves. Visés  : le CAP petite enfance, transféré dans un autre lycée pro de la Creuse, à Bourganeuf, le bac pro productique qui partirait dans un établissement de Guéret, à une quinzaine de kilomètres, et enfin un CAP pro électricité qui fermerait purement et simplement. « Au total, on va perdre une centaine d’élèves en l’espace de deux ans, souligne Christophe Audebaud, un prof de français histoire. Et peut-être cinquante de plus si le rectorat confirme sa volonté de transférer le CAP prévention sécurité sur Tulle, en Corrèze. C’est un appauvrissement invraisemblable de l’offre de formation sur notre territoire déjà durement touché par le départ des services publics. »

les habitants de la région sont les grands perdants

 ?? l’origine de cette saignée  : le redécoupage de la carte des formations voulue par l’éducation nationale dans le cadre de la réforme de la filière professionnelle. L’idée du ministère est de spécialiser (dites « colorer »…) les établissements en y regroupant des disciplines « proches et lisibles ». ?? ce petit jeu non dénué d’arrière-pensées budgétaires, les habitants de la région de Saint-Vaury font office de grands perdants. « Désormais, les gamins qui voulaient se lancer dans les CAP supprimés seront contraints de choisir une autre formation ou condamnés à faire des heures de transport, résume Josette Chausson, une mère d’élève. C’est inadmissible. » Le CAP pro électricité le plus proche se trouve désormais à côté de Limoges, à plus d’une heure et demie de route… « On voudrait favoriser le décrochage scolaire qu’on ne s’y prendrait pas autrement  ! » ajoute-t-elle.

La situation est ubuesque car le conseil régional du Limousin, après avoir reçu l’approbation de l’ ??tat, a prévu d’investir 5,2 millions d’euros sur trois ans dans cet établissement  ! « L’internat est tout neuf et le gymnase vient d’être entièrement rénové, relève Christophe Audebaud. De beaux locaux qui vont être quasiment vides et que le conseil régional ne va pas chauffer pour rien. » Depuis janvier, la communauté éducative du lycée Louis-Gaston-Roussillat a multiplié les manifestations. ?? chaque fois, le rectorat s’est retranché derrière la « nécessaire évolution de l’offre de formation ». Le ministre de l’ ??ducation n’a toujours pas daigné répondre.

Laurent Mouloud

Article publié le 7 mai 2010.


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